Le jeune homme, maigre et à l'air fatigué entra dans le village. Il ne regardait pas où il allait et marmonait sans cesse : "Je veux retourner à Grâânit ... Par pitié , ramenez-moi dans mon village ...."
Sans se rendre compte qu'il était arrivé dans son village natal qu'il cherchait depuis plus de deux ans, il pris la résolution d'aller à l'auberge pour s'y reposer. Il ne reconnu pas l'aubergiste et ne tiqua même pas lorsque celui-ci l'appella par son nom. En sortant de l'auberge quelques minutes plus tard, il se dirigea vers la forêt, croyant aller vers le centre du village. Il ne se doutait pas que quelque chose l'épiait de derrière les buissons.

Ewyna leva les yeux. Au loin se dressait un village- oui, mais lequel ?
Cela faisait trois jours que la jeune fille marchait, trois jours qu'elle avait fuit le village des Mages. Elle ne le regrettait pas, elle qui adorait les voyages et l'aventure. N'empêche, elle n'aurait pas été contre le fait d'avoir une monture, ne serai-ce que pour transporter son sac, parce que là, ça commençait à devenir.... encombrant.
Elle était partie suite à un après midi calme, où un convoi de marchands avaient envahi le village des Mages. Profitant de l'inattention générale, elle s'était faufilée hors du village, avec pour seuls bagages de quoi se changer, de l'eau, mais surtout ses écus et son précieux arc. L'arc, elle en faisait depuis quelques années, c'était sa seule et unique passion.
Quelques kilomètres plus tard, elle arriva assez près du village pour pouvoir mieux le distinguer. Elle le reconnu, grâce à ce qu'on lui avait dit au sujet de ce village de légende.... Elle prononça dans un souffle:
-Le village Grâânit...
Elle resta quelques minutes à contempler l'entrée, et elle pénétra dans le village Grâânit.
Dans le village, où régnait une atmosphère aussi féerique que mystérieuse, mais aussi quelque peu terrifiante, les gens dévisageaient avec une pointe d'étonnement la jeune visiteuse. Les voyageurs de passage à Grâanit étaient rares, ou bien très stupides. La jeune blonde s'arrêta demander une auberge à un villageois, puis prit la route dans la direction que lui avait indiqué celui ci.
Ewyna posa son sac devant l'auberge du village. Si cette auberge là n'était pas très acueillante, ni d'ailleurs l'odeur répugnante d'alcool qui y régnait, c'était bien la seule qu'elle avait vue dans le village, ce que lui avait confirmé le villageois qu'elle avait interrogé à ce sujet. La jeune fille s'appretair à entrer, quand un jeune homme un peu étrange,qui devait avoir à peu près son age, sortit de l'auberge. Intriguée, Ewy' decida de suivre l'inconnu qui partait en direction d'une forêt....

Sky leva les yeux vers la cime des arbres. Le soleil allait bientôt se coucher, il fallait faire vite. Il sentit une vague de lacitude l'envahir. Il regarda sa montre à goucet . Pas étonnant, vu l'heure. 19h30. L'heure de la " métamorphose" .
Ses yeux candides et ses traits un peu enfantins disparurent, remplacés par un regard froid vaguement mélancolique et des traits fins mais sévères. Il parut soudain plus âgé et sage.
Il se leva et remerçia l'arbre qui l'avait protèger de son ombre, comme il en avait l'habitude. Il resta un moment immobile, laissant la forêt l'envahir. Puis, sans se retourner, il s'adressa à la présence qui était derrière lui :
"-Ce n'est pas la peine de te cacher, tu sais. Montre-toi. "

"-Ce n'est pas la peine de te cacher, tu sais. Montre-toi. "
"Eh mer**"
Ewyna se mordit la lèvre. Elle n'était pas une professionnelle de la filature, elle s'en doutait bien, mais quand même....
Et maintenant, pesta-t-elle, je fais quoi ? Dans un sens, c'était complétement inutile de rester cachée, si elle avait été repérée. Mais d'un autre coté, se montrer, c'était se jeter dans la gueule du loup... si son 'adversaire' en avait après elle. Ewyna finit par se rendre à la raison. Elle sortit de derrière l'arbre derrière lequel elle s'était glissée, tout en gardant son arc tendu vers l'inconnu. Ce dernier leva les yeux au ciel. "Rooh, c'est bon, j'ai compris !" pensa Ewyna en lâchant son arc au sol, après avoir jeté un regard assassin à l'inconnu. D'après ses habits, ça devait être un voleur. "Et en plus, je suis tombée sur plus intelligent que moi "
Sauf qu'Ewyna n'avait pas dit son dernier mot.

Sky (si c'était bien lui ) observa la jeune fille qui venait de sortir des buissons. Quoi, c'était ça, la présence hostile qui le suivait depuis son arrivée au village ? Aussi dangereuse qu'un chaton nouveau-né. Et ses griffes, autrement dit son arc, l'aurait à peine effleuré. Enfin, temps qu'il n'était pas 7h30 du matin... Et encore, vu la capacité de fuite très, trèèèès élevée de sa "personalité de jour", elle aurait du mal à lui décoché une flèche dans le derrière. Car, il en était sûr, c'était ce dont mourait d'envie de faire la belle.
Il se remémora sa première "apparition". C'était il y a environs 5 ans. Sky s'était vu offert une montre argentée aux motifs dorés pour ses dix anx. Une mélodie s'en était échappée à 19h30 précises et lui, la seconde personnalité, était apparu. Il se souvient que la première personne qu'il avait vu avait des yeux magnifiques et des traits fins et gracieux, semblables à ceux de la jeune fille qu'il avait en face de lui. Une vague de tristesse passa dans ses yeux immaculés, les rendant soudain ternes. Malheureusement, cette personne n'était plus. "Il" l'avait tuée.
La rage remplaça la tristesse dans son regard et transforma son visage en un masque effroyable. Un éclat sombre couleur rubis remplaça un furtif instant les éclats d'opale qui bordaient sa pupille bleue. Si d'habitude Sky n'était pas habité par de sombres sentiments, cet aspect de sa personnalité n'était qu'un tourbillon de tristesse, de nostalgie et de rage tourné vers un seul but : la vengeance.
Sans le vouloir, il fit peur à la jeune fille. En même temps, il savait qu'il pouvait être effrayant parfois. Il lui fit un sourire chaleureux, quoique nostalgique ( il n'y peut rien, hein. C'est juste qu'il est incapable de sourire normalement. "La ferme, stupide narratrice...").
Il allait s'excuser et lui proposer d'aller faire un tour pour faire plus ample connaissance, lorsqu'il ressentit à nouveau une présence hostile et dangeureuse, si forte qu'il pouvait à peine respirer. Bon sang , c'était tout proche ! Il lança un regard paniquer à la fille. Il ne voulait pas l'inquiéter, mais si il ne faisait rien, elle allait être exposée au danger... Pas question qu'il laisse d'autres innocents mourir devant ses yeux. Il réfléchit à toute vitesse et, décidant que la présence lui en voulait personnellement et que par conséquent n'attaquerait pas les autres si ils n'étaient pas avec lui, il décida de la planter là. Ce n'était ni poli, ni honorable, mais il valait mieux ça que de se faire tuer. Et puisque c'était grossier, autant y allait franco :
"Peuh...Tu n'as rien de mieux à faire que d'espionner les gens, petite idiote ? Je perd mon temps avec toi, dégage, va jouer à la poupée. Ou plutôt faire le ménage ou la cuisine, tu serais plus utile. Franchement, les femmes ne devraient jamais quitter leur cuisine, c'est des coups à embrouilles, ça. Non mais je vous jure, quelle plaie."
Hou là, il était aller un peu fort. Surtout qu'il n'était absolument pas d'accord avec ces propos sexistes. Enfin, comme ça, elle était quitte de le suivre !
Il fit mine de partir vers le centre de la forêt . Puis, comme il ne pouvait pas être totalement impoli non plus, il se retourna vers elle et lui fit, plus brusquement qu'il ne l'aurai voulu :
"- J'm'appelle Sky !"
Et il se mit à courir sans attendre sa réaction. Avec soulagement, il constata que la présence le suivait comme une ombre, sans se préoccuper de la jeune fille. Mais son soulagement fu de courte durée. Qu'est-ce que c'était que cette ombre qui le suivait ? Avait-elle un quelcouque rapport avec "lui" ? Et plus important, reverrait-il un jour cette belle inconnu ?

"Peuh...Tu n'as rien de mieux à faire que d'espionner les gens, petite idiote ? Je perd mon temps avec toi, dégage, va jouer à la poupée. Ou plutôt faire le ménage ou la cuisine, tu serais plus utile. Franchement, les femmes ne devraient jamais quitter leur cuisine, c'est des coups à embrouilles, ça. Non mais je vous jure, quelle plaie."
Tss, tss. Il pouvait bien parler, il devait à peine être plus âgé qu'elle. Pour qui se prennait il ? Avant qu'elle eut le temps de trouver une réponse à sa question, l'inconnu lança :
- J'm'appelle Sky !
Et il partit en courant.
Ewyna resta quelques instants dans la forêt, à se demander quoi faire. Elle aurait pu suivre discrètement Sky pour lui mettre une flèche entre les deux yeux, mais il l'aurait repérée, comme il l'avait déjà fait, et elle doutait d'être capable d'une telle précision. Quel dommage.....
Et maintenant, je fais quoi ? se demanda elle.
Elle pouvait rentrer bredouille au village. Mais ça n'aurait servi à rien de venir ici, dans ce cas. Alors que si elle reprenait sa course, sans tenir compte du fait qu'elle devait sûrement faire un bruit pas possible et faire fuir tous les animaux de la forêt dans un rayon de trois kilomètres... De plus,mine de rien, elle mourrait d'envie de savoir ce que ce type faisait là. Aussi bien pour énerver l'autre que par curiosité. Sauf que ça n'aurait pas été très malin de sa part. A un moment donné, une personne un minimum intelligente savait reconnaitre sa défaite, son tort. Et même si l'intelligence d'Ewyna, dit comme ça, n'atteignait pas des sommets, elle s'était faite une raison. Elle allait rentrer au village Grâanit, quand un cri bref se fit entendre. Puis le silence revient.
Ewyna inspira un grand coup. Elle en était.... Presque sûre, cette voix n'était pas celle de... Comment s'appelait il, déjà ? Ah oui, Sky. Donc, si ce n'était pas lui qui était en danger, elle pouvait aller aider la personne. Eh oui, pour rien au monde elle n'aurait voulu aider cet impoli. Mais là, c'était bon. Elle s'élança donc vers l'endroit où elle pensait avoir entendu le cri. Quelques instants plus tard, elle trouva la source du cri, qui n'était autre que....
Un petit animal ?
Ewyna ravala sa surprise. Quoi, c'était pour ça qu'elle courrait depuis cinq minutes ?
Et encore, ce n'était pas ça, le problème. C'était que maintenant, elle était complétement perdue.